Sad(e) cantharide : les inspirations
Ce tableau m’a emmené dans de nombreux chemins de traverse ! Il y a donc pas mal de clin d’œil et de références croisées dans ce tableau.
Je suis partie de la mouche à tête d’homéopathie qui m’a conduit à la « mouche espagnole », nom commun pour désigner la cantharide, petit insecte dont les ailes vertes sont récoltées pour être broyé et produire aujourd’hui un remède homéopathique, hier une poudre réputée aphrodisiaque.
En fait, la poudre de cantharide provoquait plutôt le priapisme et tous ses effets pervers, ainsi que des hémorragies en particulier chez les femmes à qui les hommes faisaient prendre cette poudre souvent à leur insu…
J’ai voulu évoquer le célèbre médicament viagra actuel et cette poudre d’insecte en mélangeant les poudres bleues et vertes.
La poudre de cantharide était utilisée au 17ème siècle notamment et incorporée dans des bonbons à gout d’anis pour masquer le goût de la poudre. J’y ai vu un référence à Gainsbourg et ses fameux sucres d’orges (les miens sont de mon arrière grand-mère !) et sucettes à l’anis de la chanson dont j’ai extrait un vers…
On appelait ces bonbons « dragée d’Hercule », en évocation à la robustesse d’Hercule et à la plante à minuscules fleurs blanches sur laquelle les insectes se baladent souvent qui s’appelle Heracleum.
Petit clin d’œil aux gravures érotiques du 17ème, j’y ai placé un personnage tel un Hercule-satyre avec ses attributs de peau de bête : moitié lion bien sûr comme Hercule mais aussi moitié… âne, priapisme oblige !
Enfin, j’ai aussi voulu faire référence aussi au Marquis de Sade dont « Justine » est une œuvre majeure. En effet, Sade fut arrêté et emprisonné suite aux plaintes de prostituées à Marseille à qui il avait fait prendre ces fameuses dragées à la cantharide et qui se croyaient empoisonnées… J’ai donc dessiné une carte du tarot de Marseille d’époque et j’ai bien sûr choisi de représenter le personnage du fou, avec le mot mat et la chatte qui attaque : cela ne s’invente pas, c’est la copie exacte de la carte originale !…
Le tableau :
En couverture : photo © Georg-Pöhlein